Expo presse gaie

Certaines clandestines et sujettes à la censure au début du 20e siècle, d’autres underground dès les années 1960, souvent militantes et très politisées autour de 1970, plus commerciales dès les années 1990, les revues de la « presse gaie » ont été la voix des communautés non hétérosexuelles, notamment masculines. Ces revues sont les témoins de lieux de rencontres, de fêtes, d’art, d’humour, d’amour, de sexe, d’ironie et de liberté, tout comme le baromètre des crises et des évolutions traversées par ces communautés et notre société ; ceci avant que l’arrivée du numérique ne vienne supplanter le papier.

Le corpus présenté dans cette exposition est majoritairement francophone et issu d’un contexte précis, celui de la collection privée « Michel Froidevaux » devenue désormais universitaire. Cette sélection non-exhaustive nous livre, par son iconographie et ses rubriques, une histoire des homosexualités et de leurs représentations. Parmi ces périodiques, une place particulière est accordée au magazine romand 360°, édité à Genève, qui fête cette année ses 25 ans. La diversité sexuelle et de genre de ces trois dernières décennies, tant locale que globale, y est racontée au fil de ses numéros, dont l’intégralité est exposée.

L’exposition « Presse gaie » souligne toute l’importance de l’héritage, de la reconnaissance et de l’archivage de cette documentation : Quelles histoires, individuelles et collectives, cette « presse gaie » nous permet-elle de retracer ? Comment traiter ces documents au sein d’une institution normée telle qu’une bibliothèque universitaire ? En quoi ces revues représentent-elles un matériel de recherche, de formation et d’information, pour penser la diversité et l’égalité aujourd’hui ? Des magazines historiques à partir desquels imaginer de nouvelles représentations ?

Opinions, informations, conseils, revendications politiques et sociales, témoignages, désirs, culture, feuilletons, petites annonces, images artistiques, érotiques ou pornographiques – et bien d’autres – remplissent les pages de ces revues aux lignes éditoriales diverses. Malgré la censure, les aléas éditoriaux et des existences parfois brèves, elles se sont engagées et ont donné la parole, contribuant ainsi à façonner une, ou plutôt, des mémoires individuelles et collectives, prêtes à être feuilletées…

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